1. Introduction
Quand il est question d'un essai clinique en double aveugle contre placebo chacun, ou
presque, s'accorde à penser qu'il s'agit de la référence absolue en terme d'essai
contrôlé et que les résultats, positifs ou négatifs d'une telle étude sont à même
de servir de référence pour les études ultérieures. Dans ce type d'essai clinique, le
placebo est une référence, un paramètre en principe fixe, qui, en quelque sorte, sert
de pivot, pour éliminer des effets psychologiques, sinon psychiatriques (...) qui
interfèrent dans la réponse pharmacologique à un principe actif et parasitent les
résultats.
Le double aveugle contre placebo voudrait aussi définir l'archétype de la
méthode-contrôle de l'efficacité d'une thérapeutique quelle qu'elle soit. Mais si une
fausse intervention chirurgicale est envisageable techniquement (on ouvre, on referme)
qu'en est-il du placebo d'un massage, d'une cure thermale, d'une thérapie comportementale
ou psychanalytique ? Cela n'induit-il pas à terme que les seules méthodes
thérapeutiques évaluables soient d'origine chimique ? La question de leur contrôle
d'efficacité se pose avec d'autant plus d'acuité.
En 1995, le Dr GOLOMB dans une lettre à la revue Nature (1) a posé une interrogation
fondamentale sur l'inactivité et l'innocuité même des placebos. Si les placebos, dont
nul en dehors du promoteur et des autorités régulatrices ne connaît la composition, ont
un effet systémique non négligeable sur l'évolution d'une pathologie, la
significativité de l'essai peut être bouleversée en fonction du sens de cet effet. Les
réponses à cette critique admettent cette analyse d'un point de vue scientifique mais la
rejettent en faisant remarquer qu'il n'est pas rentable de la considérer d'un point de
vue économique
Nous allons essayer de faire le point sur cette question à laquelle personne n'a de
réponse satisfaisante et, pour essayer de la résoudre en partie, proposer une hypothèse
expérimentable.
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