Problème excipients
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"Le problème des excipients à effet notoire dans les médicaments"

Posté par: Docteur Yves ADENIS-LAMARRE, , le 15-Mar-00 à 12:14 PM
Le problème des excipients à effet notoire dans les médicaments...

Docteur Yves ADENIS-LAMARRE
yadelam@club-internet.fr

21 février 2000


Le problème des excipients à effet notoire dans les médicaments est un problème pratiquement totalement négligé dans nos bases de données pharmaceutiques.
Références :
BIAM http://www.cri.ensmp.fr/biam/
Excipients à effet notoire et génériques http://agmed.sante.gouv.fr/fr/htm/5/5450c.htm
Liste des principaux additifs alimentaires http://www.tsr.srg-ssr.ch/abe/archive/98/980505b.html
Additifs alimentaires, overdose http://biogassendi.ifrance.com/biogassendi/additifs.htm

Le problème se résume en quelque sorte à la mention " hypersensibilité à l'un des composants" ou "hypersensibilité à l'un des autres composants". La plupart du temps, les monographies des médicaments ne mentionnent que la présence de l'excipient sans signaler autrement que par la mention "hypersensibilité à l'un des constituants" les effets que peut produire la substance en question. Seuls quelques rares médicaments le mentionnent. On aurait pu croire que l'outil informatique, de par une gestion collective des informations, aurait remédié à cette carence, il n'en est rien. Le médecin doit se débrouiller tout seul dans la jungle des excipients avec ou sans effet notoire. Une liste très complète est offerte par la recherche multicritère du Médiavidal, peut-être trop complète......une autre liste complète sur le site BIAM, une autre limitée à ceux contenus dans les produits génériques substituables est offerte sur le site gouvernemental de l'AFSSAPS (agmed). Deux autres en rapport avec les additifs alimentaires sont signalées ci-dessus.

Au niveau Médiavidal et BIAM, nous avons une liste, mais pas les effets secondaires provoqués par les excipients.
Sur la liste des excipients des génériques substituables, et des additifs alimentaires, on est déjà un peu mieux renseigné sur les effets secondaires.
Sur la liste des excipients à effet notoire de l'Agmed il existe pour chaque excipient la dose seuil pouvant provoquer un événement médicamenteux indésirable (EMI).
De toute façon on est pas ou peu renseigné au niveau de la monographie du médicament sur la dose de l'excipient, ni des précautions à prendre donc le plus souvent le médecin ne peut informer correctement son patient sur les risques encourus.

Exemple : alcool benzylique ; avec Médiavidal, on obtient une liste d'une centaine de médicaments. On peut noter par exemple AMOXICILLINE GNR 500 mg. La lecture de la monographie montre que l'on peut injecter ce médicament à un nourrisson tout en faisant attention aux nourrissons de moins de 3 mois à cause de l'alcool benzylique. Si on s'en réfère à la liste des génériques sur le site de l'AFSSAPS, on peut lire : contre indiqué chez les enfants de moins de 3 ans; pas de dose seuil par voie parentérale. Il faudrait se mettre d'accord.

Note de lecture :
"Alcool benzylique : mortalité néonatale. La FDA fut notifiée en 1981 de décès de nouveau-nés exposés à un agent de conservation dans le salin servant au rinçage des cathéters installés dans une veine centrale de prématurés pesant moins de 2,5 kg : dix cas survinrent en six mois dans une institution tandis que six cas furent observés dans un autre hôpital en 16 mois. La FDA recommanda de ne plus faire usage de l'alcool benzylique dans ce contexte et cette «épidémie» de décès prit fin, ce qui peut être considéré comme un « déchallenge populationnel positif » – GERSHANIK. Clin Res 1981;29:895a – MMWR 1982;31:290"
(La pharmacovigilance de A à Z. livre en ligne de la faculté de médecine de Montréal. 250 pages. P Biron, 1998.
http://www.pharmco.umontreal.ca/Livre.htm#AZ )

Exemple : huile d'arachide. La recherche multicritère Médiavidal permet de ne retrouver que quelques médicaments. Donc un tour sur la liste BIAM : ces médicaments n'y sont pas mais d'autres, oui. ELENOL (autorisé à tout âge), BRONCHODERMINE pommade (autorisé après 30 mois), ALLOPURINOL MSD 200/300.
La vérification sur le Vidal permet de retrouver la présence d'huile d'arachide, mais aucune alerte pour prévenir en cas d'allergie à l'arachide. Pourtant, sur la liste fournie par l'AFSSAPS est indiqué : risque de survenue de réactions d'hypersensibilité (choc anaphylactique, urticaire), non recommandé chez l'enfant de moins de 3 ans, pas de dose seuil, pour toutes les voies d'administration.

Exemple : la recherche multicritère sur mediavidal ne permet pas de retrouver les excipients : butyhydroxyanisole et butyhydroxytoluène indiqués sur la liste de l'AFSSAPS. La BIAM donne entre autres, NASALIDE, PEVARYL, FAZOL, MITOSYL, ALTOPOU. Nulle part n'est mentionné sur les monographies ce qui est indiqué sur la liste de l'AFSSAPS : risque d'eczéma de contact, risque d'irritation pour la peau, les yeux et les muqueuses; pas de dose seuil. Idem pour le chlorure de benzalkonium contenu dans le NASALIDE ou l'ATROVENT nasal. Il serait pourtant intéressant de pouvoir rattacher à sa vraie cause une telle intolérance locale.

Exemple : Tartrazine (TERFLUZINE sol buvable) et colorants azoïques : jaune orange S (TRIELLA, FLEBOSMIL 300, VECTRINE), amarante ( HEXTRIL, ZARONTIN sirop), rouge cochenille A ( RODOGYL, CIRKAN, OROKEN enf/nourrisson), azorubine (DAFALGAN 500, DOLIPRANE susp buv, NEOCODION sirop péd). Sur le site de l' AFSSAPS est indiqué pour ces substances : peut provoquer des réactions allergiques. Rien au niveau des mentions légales des produits.".
Pourtant, si l'on prend un excipient tel que la Tartrazine, la recherche permet de savoir que 0.1% de la population est allergique à la tartrazine (c'est à dire que chaque médecin a en moyenne un patient allergique à la tartrazine), que les personnes les plus prédisposées sont celles qui sont allergiques à l'aspirine, que la tartrazine n'est pas indispensable.

Exemple : le groupe E 210 à 219 : acide benzoïque, benzoate de Na, de K, de Ca, parahydroxybenzoate d'éthyle, de propyle, de méthyle et sels sodiques. Sur le site de l'AFSSAPS, on peut lire : pas de dose seuil, dermatite de contact, exceptionnellement des réactions immédiates avec urticaire et bronchospasmes. Exemples
successifs : SURBRONC sol buv, ADVIL sirop, CARDIOSOLUPSAN, ALFATIL 250gél, DEPAKINE sirop, BISOLVON sirop, GYNO-DAKTARIN capsule vaginale.
Sur ces 7 médicaments, la monographie précise un risque d'allergie aux parabens pour BISOLVON, une hypersensibilité à l'un des constituants pour SURBRONC, DEPAKINE et GYNO DAKTARIN, rien pour ADVIL, CARDIOSOLUPSAN, ALFATIL (en ce qui concerne les excipients)

Exemple Sulfites : Tous ceux qui reçoivent les Visiteurs médicaux se souviennent sans doute de la guerre entre laboratoires en 1998 au sujet des sulfites contenus dans les bêta-lactamines d'un certain laboratoire et qui étaient sensés être responsables d'un taux d'accidents allergiques supérieur. En 1999, sur les monographies de ces bêta-lactamines, la notification de présence de sulfites avait disparu, et les VM du laboratoire concerné n'étaient même pas au courant de cette suppression !

 

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