6. Conclusion
Avant de conclure tout à fait, il convient aussi de se demander si la question
débattue dans ce mémoire est appropriée et si elle n'a pas déjà été résolue depuis
l'article initial de B. GOLOMB (par exemple par des publications non retrouvées). Le fait
qu'il s'agisse d'une question habituellement peu débattue ne suffit pas pour la déclarer
non pertinente.
Si l'essai contrôlé en double aveugle (contre placebo ou traitement de référence)
est la norme, le golden standard en matière d'administration de la preuve d'une
efficacité thérapeutique, en l'état actuel des données publiées, rien n'indique que
les placebos sont réellement inertes et qu'aucun biais de confusion ne vient invalider
les conclusions des essais contrôlés. Le " double aveugle " ne doit pas nous
éblouir, et nous faire oublier que ces dans les données dissimulées, volontairement ou
non, que peuvent se trouver les réponses aux confusions et aux incohérences générées
par des expérimentations apparemment bien conduites. Malheureusement le manque de
données disponibles dans la littérature ouverte sur la composition des placebos nous
oblige à beaucoup trop de conjectures. De plus, l'absence même de ces données doit
interpeller.
La référence actuelle de la Médecine Factuelle (ou EBM) à savoir les Essais
Contrôlés en Double Aveugle (+/- contrôle placebo) induit à terme que la chimie sera
bientôt seule, ou presque à soigner nos contemporains. Seules des molécules chimiques
sont susceptibles d'avoir des contrôles d'efficacité thérapeutique simple à mettre en
place, le double aveugle et le placebo. La question du caractère certainement non inerte
des placebos utilisés, la non-publication de leur composition et la probabilité non
nulle d'un biais affectant la significativité des essais cliniques ne vont donc pas sans
interrogations. Quelques propositions sont faites. D'autres sont bienvenues.
Quelle définition pour le placebo alors ? A la suite des questionnements précédents,
celle du Dictionnaire de Médecine Flammarion légèrement corrigée paraît la plus
adaptée : Substance améliorant les symptômes présentés par un malade alors que son
efficacité pharmacologiquement prévisible devrait être nulle ou négligeable en l'état
actuel de nos connaissances. |